Bonjour Margot, 01-09 -2017
Au sujet des articles sur ton enfance « sous tension », ces quelques réflexions sur ces articles qui me touchent beaucoup et me permettent de recueillir des mémoires jamais lues jusqu’à présent sur ce que vivaient les enfants dans leur imaginaire.
Et qui mieux que toi...tu sais ce qu’est la mémoire.
« Cette relation de faits venant tout droit de la mémoire traumatisée et formatant les images ressenties dans ta mémoire de toute jeune enfant est poignante.
Le récit de ces passages inscrit directement dans ta vision de jeune fille démontre combien l’époque fut traumatisante laissant une empreinte forte encore vive et si précise à ce jour.
Je serai assez peu capable de donner aujourd’hui un récit de faits aussi précis et prégnants de ce que j’ai simplement pu vivre dans l’époque calme de mon enfance.
Cela démontre que ces évènements violents sont marqués dans la chair ou au moins le cœur et l’âme de l’enfant que tu étais.
Il est également touchant de voir la vérité du discours d’un enfant qui vit les évènements à sa manière, dont la réflexion est empreinte des pensées des adultes qui volontairement ou non consciemment, impriment leurs propres angoisses et jugements aux enfants.
Les notions de bien et de mal sont des références prises au pied de la lettre par les tout petits.
Merci également pour l’honnêteté et l’humilité avec laquelle tu relates cet épisode où l’enfant que tu étais vient exprimer : le juif est conspué d'autres non. Je ne reconnais plus les premiers et même s’ils sont de ma famille, je n’ai plus rien de commun avec eux.
Par les mots simples que tu révèles au lecteur, tu mets en exergue toute la perversité du racisme et la négation de la nature Divine de l’Humain.
Que des évènements politiques extérieurs ou des conflits créent de la haine, nous le savions.
Ici tu démontres les conséquences de ces haines sur des esprits faibles et vierges par lavage de conscience.
Les manipulations inconscientes voir des influences d’une conscience non dévoilée ou de peurs intérieures d’adultes rejaillissent alors sur de simples enfants, terreaux absorbant toutes ces émotions, ces mots ressentis au travers du langage adulte; cela apparaît notamment dans le formatage que l'enfant s'impose : conduite à tenir en marchant droit, ne pas parler, ne pas dire, car le contraire risque d’être la cause d’un envoi de sa famille en camps.
Surgit alors la frustration d’être née dans une famille qui n’est pas du bon côté mais aussi la fierté d’aider et de surpasser des situations et épreuves difficiles.
En cette petite fille que les nazis voulaient annihiler, dormait déjà la graine d'une femme à part entière qui se redressait pour relever tous ces défis qui pesaient sur son enfance.
Merci donc d’avoir relaté avec ces mots, cette pensée d’enfant .
" Je t’embrasse. " Urbi et Orbi...