NOËL Á la Lumière d'une l'Étoile Jaune 1944

Publié le 23 Décembre 2021

Á la Lumière d'une Étoile Jaune NOËL 1944  (1ère partie)

1940-1941 hébergée c/o Cazelles/Grattens Cerf 5 & 6 ans.
Mme  Cazelles me fait découvrir l’Église, change mon prénom :
-pas catholique
- et m’emmènera à ma 1ère Messe de minuit
 Margot le 18 décembre 1942 > Cerf Marguerite : 7ans
Certificat de baptême  : Marraine > Mme Gabrielle Angelergues
Début Janvier 1943 s'appelle > Cordier Marguerite : 8 ans
Cachée,  > Couvent Notre Dame de Massip-Capdenac- : 8 ans
Mi 1944- fin de guerre 1945 > Mr et Mme Poulet à Issepts -9 ans
Interdiction d'aller à l’École. La Directrice m'apporte des livres 9 ans
Je peux lire constamment, apprendre >  juillet 1945 :  10  ans

Les Allemands ont quitté la région du Lot et celle de l'Aveyron...

             Mais la Guerre n'est pas terminée.
        La MILICE inspecte, traque  toujours
               Les "Collabos"continuent 
           Le Maquis se bat pour nous sauver

               Papa est absent : il voyage.
     Marché "noir" ça veut dire : pas de lumière ?...                                                                                           
 Mon frère Popol, Paul CERF  devenu Paul CORDIER est caché chez des fermiers, il garde les vaches  et  coupe  de  l'herbe pour  les  lapins. Il dort avec sa casquette & à côté de lui il y a sa musette...Bien  lui  en  a pris car un visiteur penché sur son lit  le reconnaît et dit
: mais c'est un juif que vous avez là ! Mon frère 13 ans s'est enfui et ma mère l'a retrouvé à la gare. En faisant parler le haut-parleur "la maman de Paul Cordier attend son fils sur le quai". Pas le droit d'être ensemble car "ensemble"  des enfants peuvent "parler"
et nous risquons d'être à chaque instant "ramassés-pris- battus - piqués - tués - brûlés".
Permission de voir ma mère à FIGEAC fin 1944.
C'est Jour de la Très Grande Foire de Figeac .
Mr & Mme POULET s'y rendent. Ils m'emmènent.  
La Jument tire la carriole depuis
Issepts.                                                                                                                    
           Un Monsieur se présente
chez ma mère...

-Je suis l'Administrateur de vos Biens-Nommé par Vichy.      
          Ce doit être quelqu'un d'important. J'admire.
Il  visite où on habite, quand il revient : maman  dit 
>                       
         
Pleure Margot Pleure- Pleure Margot Pleure...
   Il veut prendre le piano...Il va venir chercher le piano...

      Pourquoi dois-je pleurer ? Je m'en moque...                              
        Puisqu'il ne il ne nous prend pas "nous''.                                                                                             
Je suis inquiète "elle" a osé devant LUI m'appeler Margot.         
             Pourvu qu'il ne me dénonce pas...
                                      Peur...

 Je le regarde il laisse un grand papier, écrit grand dessus.

 
Sur la cuisinière Maman a posé des pommes, ça sent bon.                               
             Dans quelques jours ce sera Noël...
Le mobilier a déjà été pillé et vendu sur la place publique.

     Le  Steinway  est toujours là..."elle" joue...
"Bald ist Nicholas aus abend da"...et nous chantons.
 Je me réjouis même quand elle chante en allemand.
                      
  Elle va repartir garder sa Maman ma grand-mère à Fons. 

J'ai  vu  -exposée dans la petite boutique sur la côte qui mène à la maison- une boite à couture, à petit étage, tellement belle avec plein de fils de couleurs de toutes beautés... Il y a TOUT dedans pour le canevas, pour repriser, coudre et des aiguilles de toutes sortes, des petits ciseaux...

Je pourrai comme ça continuer sans le dire -comme les filles de Mr et Mme  Poulet-  broder en
  ROUGE  "au point de tige"  les brassards   F.F.I. -  F.T.P.F.


Va et demande au Monsieur du magasin combien ça coûte...Je retourne chez le marchand...

2ème partie 24-XII-1944 je suis allée chez le marchand... l'émerveillement devant la boite à couture est présent.
je sais combien ça coûte je le dirai à maman.                              
                         Peut-être que le Père Noël me l'apportera...

Je prépare mes souliers" que je nettoie, cire dessus-dessous, les fais briller comme mon père me l'a appris. Je les dépose en bas au bord de la cheminée éteinte. Demain j'irai de bonne heure voir ce que le Père NOËL a déposé...Si ça pouvait...chut!
Nous jouons  au "jeu du moulin"c'est un jeu instructif...
C'est à qui fera le plus de moulins avec si peu de jetons.
Bien plus tard je saurai qu'il est compagnonnique.

Un autre jeu le "schwartze Peter" il ne faut pas tirer aux cartes le "pierrot noir"-

Ce soir ce sera la MESSE de MINUIT...
La naissance du SAUVEUR doit y être célébrée...
J'aurai bien aimé y aller -Pas de crèche pour le petit Jésus...
Je ne vais pas chez Marraine qui est très triste -maman m'en parle-son mari Monsieur Élie Angelergues Résistant, a été déporté lors de la grande rafle de Figeac en Mai 1944 par la division si cruelle DAS REICH. Ils ont arrêté presque tous les hommes de Figeac ont triés "ceux" d'intérêt public et ceux reconnus :  Anciens Combattants.

Mon père avec son carnet militaire de la guerre 1914- 1918 sans tampon "juif"inscrit sera parmi les libérés...
Toutes les femmes de Figeac attendaient la libération d'un fils, d'un frère, d'un mari et voient mon père franchir la sortie il entend
ô ils ont laissé sortir le juif...Il m'a raconté avoir marché d'un pas très tranquille...mais il touchait son épaule périodiquement pensant qu'on l'arrêtait "HALT"
Il s'est caché dans une cave, il a attendu. Il a été Sauvé.

Nous étions au moins 50 enfants cachés au couvent de Capdenac- Massip. J'y suis arrivée fin 1942, tout début 1943.
Après avoir été baptisée catholique à Figeac j'ai fait ma communion privée à Massip.
Pour la Loi nazie en Vigueur je restais juive...
Cette division Da Reich a entouré je les ai vus par la grande fenêtre du dortoir où j'avais été chercher un mouchoir pour le mettre dans la poche de mon tablier, car si les allemands devaient nous prendre je voulais paraître une petite fille bien élevée. Nous avions eu l'ordre de nous coucher au lit avec nos chaussures afin de courir, fuir, vite, en cas de rafle.
Une Grande devenait responsable d'une "petite".
J'ai eu très peur un allemand avait levé son fusil vers moi.
Ce sont eux qui après leur passage à Capdenac-Massip ont incendié Oradour-sur-Glane.
Ils ne sont pas entrés au Couvent dont Madame Denise BERGON Mère Supérieure, Religieuse des Filles de MARIE NOTRE DAME DE MASSIP en était la Responsable.
Bien après la Guerre elle sera faite Chevalier de la Légion d'Honneur reconnue Médaille de la Résistance, Médaillée Juste Parmi les Nations avec Sœur Marguerite Roques.
Le couvent a fermé ses portes en juin/juillet 1944 je suis allée alors chez la Famille Poulet à Issepts jusqu'à la Libération.

Seules quelques rencontres -en cachette- avec 3 ou 4 fois ma mère et 2 fois mon père. Pas vu mon frère...

Demain matin j'irai voir ce que le Père Noël m'a apporté...

Fin-1944- NOËL  A la lumière d'une Étoile Jaune...
25 décembre 1944...je me suis levée de très bonne heure Maman -   La cheminée froide est VIDE- Pas de PÈRE NOËL .
Peut-être que  je n'ai pas été assez sage, pour qu'il vienne.
Triste- devant mes souliers si propres.

 "Margot tiens voilà de l'argent pour la boite à couture"...  
Quand je  reviens "va voir j'ai entendu GRATTER  à  la cheminée" ...
-Oh serait-ce possible qu'IL soit venu !
Un paquet est rempli de drôles de cailloux que je ne connais pas...
Maman dit: Ce sont des dragées...

Mes chers Élèves Lecteurs Amis, Passants...
Ces Dragées reflètent l'Amour de VIE.
J'ignorais qu'un regard s'était posé sur l'enfant rejetée que j'étais et qu'un jour, une nuit je serai de cette Profession de FOI MÉDICALE accompagnatrice SAGE- FEMME de tant de vies, tant de DRAGÉES. JOYEUX NOËL.
Au NOM du PÈRE du FILS et de-L' ESPRIT SAINT...

Rédigé par Margot Thieux

Publié dans #justice-injustice toutes

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article